En colère !

N 12 -Vendredi -11-04
Bulletin de la grève reconductible


Résistances !

Lorsque nous avons commencé la grève dans l'académie de Bordeaux, nous ne savions pas où nous mettions les pieds. Certes, l'appel intersyndical constituait un levier important, encore fallait-il lui donner vie. Nous l'avons réussi. Notre grève pour minoritaire qu'elle ait été, s'est renforcée au cours des deux semaines. Elle a été le catalyseur de nombreuses résistances : celle des MISE/AE qui ont eu l'énergie et la ténacité de mener huit semaines de grève avant que nous lancions notre mouvement, celle des lycéennes et lycéens qui sont venus crier leur révolte devant l'avenir qu'on leur prépare, celle des parents qui ont bloqué des établissements, et qui nous ont soutenus, à la fois parce qu'ils sont parents et parce qu'ils sont salariés !

Notre grève a aussi eu un écho au delà de l'Académie. A la fin de l'AG de Toulouse, plusieurs collègues nous ont remerciés d'avoir ouvert la brèche. La grève s'est étendue dans les autres académies. Elle a le caractère qu'avait la notre : minoritaire mais décidée et touchant des couches de plus en plus larges de salariés de l'Education nationale. Les coups qui nous sont portés sont d'une telle brutalité qu'ils ne peuvent rester sans réponse. La démonstration est désormais faite : souvent de leur propre initiative et avec l'appui d'équipes syndicales locales, les salariés de l'EN sont prêts à se battre.

Que de temps et d'énergie gagnerait-on, si les directions syndicales nationales lançaient un appel clair et déterminé à une action de grève reconductible nationale. Faute de cela, nous pourrions courir le risque de l'émiettement et du découragement. C'est ce que dit le collectif de Pons (académie de Poitiers) qui lance une pétition nationale pour contraindre les directions syndicales nationales à lancer un appel à la grève. Quelle dérision ! Une pétition des grévistes pour contraindre les syndicats à appeler à la grève. Ce ne sont pas les patrons qui seraient contraints de faire une telle démarche auprès du MEDEF pour qu'il défende leurs profits !

Comme seule justification de cette attitude, nous avons droit à de vagues explications sur " l'Etat fort " que représenteraient Chirac et Raffarin. Cette ritournelle de " l'Etat fort " sert de prétexte à l'inaction, " il faut ménager nos forces ", et certains d'évoquer la grève des mineurs en Angleterre au temps de Thatcher. L'époque serait donc à négocier des reculs puisqu'il est posé en principe qu'il ne serait pas possible de faire reculer ce gouvernement ? A force de ne rien faire en prétendant " sauver les meubles ", a coutume de dire une amie de Toulouse, " on les laisse flamber et la maison avec ! "

Car qu'est ce qui donne l'impression que ce gouvernement est fort ? Qu'il n'a aucune opposition digne de ce nom en face de lui ! Ni sur le plan politique, ni sur le plan syndical ! Il n'est fort que de l'absence de résistance de ceux qui décrètent qu'on ne peut rien faire contre lui.

La véritable opposition à ce gouvernement et au MEDEF, elle est dans la rue, elle est dans les grèves et en premier lieu dans la notre. Elle est dans la caractère massif des manifs contre les attaques de Raffarin-Fillon sur les retraites , dans la claque envoyée par les salariés d'EDF à tous ceux, de la Direction aux syndicats qui voulaient leur faire accepter des reculs sur leurs retraites.

Nous avons montré que la résistance est possible. Alors avec ou sans l'aide des directions syndicales, nous n'avons pas d'autres choix que de renforcer nos grèves. De les coordonner et de les étendre. A Toulouse, un centre de tri s'est mis en grève contre les attaques sur les retraites, il cherche à étendre la grève aux autres centres de Tri. Les salariés d'EDF en grève jeudi 17 ont demandé aux grévistes de l'Education nationale de les rejoindre.
Travaillons à ce que cette hirondelle là, annonce un printemps chaud pour Raffarin et Seillière !

mobilisé, servons-nous de notre élan pour renforcer notre mouvement et l'étendre aux autres catégories de salariés . " C'est tous ensemble, qu'on est frappés, c'est tous ensemble qu'il faut lutter ", c'est un slogan de manif, mais c'est aussi une politique !

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La grève dans tous ses états : l’état de la grève


Pétition proposer par nos collègues grévistes
de l'académie de Poitiers

1)Texte de présentation

Chers collègues,

Nombreux sont ceux d'entre vous qui se sont mis en grève lors des appels nationaux des syndicats. Nombreux sont ceux aussi qui, persuadés du faible impact de ces actions d'un jour en comparaison des attaques menées par le gouvernement contre le service public d'éducation nationale, ont engagés des actions plus dures localement sans véritable mobilisation des responsables syndicaux nationaux. Enfin, nombreux sont ceux qui attendent un mot d'ordre national appelant à la grève reconductible.
Faisant partie de ces trois catégories, syndiqués et non syndiqués, nous souhaitons lancer une pétition nationale appelant les syndicats à lancer une grève reconductible. Nous comptons donc sur vous pour compléter cette pétition rapidement et pour la diffuser par tous les moyens possibles (en particulier dans les autres académies). Une fois les pétitions complétées, photocopiez-les et renvoyez-les à chacun des syndicats mentionnés ci-dessous.

Nous sommes convaincus qu'ensemble, nous réussirons à lancer un mouvement qui aurait dû déjà être engagé depuis bien longtemps.

Le collectif.

FSU 3/5 rue de Metz 75010 Paris
SGEN-CFDT 47/49 avenue Simon-Bolivar 75950 Paris cedex 19
FERC-CGT 263 rue de Paris 93 515 Montreuil Cedex
FAEN 13 Avenue de Taillebourg 75011 PARIS
FO 6-8 rue Gaston-Lauriau 93513 MONTREUIL Cedex
UNSA 21, rue Jules Ferry 93177 Bagnolet Cedex

2)La Pétition en elle-même

Les enseignants, les MI-SE, les aide-
éducateurs et les personnels ATOS
du …………………………………

Aux syndicats nationaux de l'éducation nationale (FSU, SGEN-CFDT, FERC-CGT, FAEN, FO, UNSA)

Mesdames, Messieurs,

Les dernières manifestations nationales et intersyndicales de notre mécontentement (journées de grève isolées) n'ont pas rencontré l'écho espéré auprès de notre Ministère. Nous considérons malgré tout que nos revendications sont essentielles dans la mesure où elles concernent l'avenir du système éducatif français. Elles restent les mêmes :
- retrait de tous les projets de démantèlement du service public national d'éducation,
- retrait du nouveau statut d'assistants d'éducation,
- refus de la décentralisation des personnels (ATOS, assistantes sociales, CO-Psy…).

De ce fait, nombreuses ont été les actions plus dures engagées localement par les personnels de l'éducation nationale (syndiqués ou non), en particulier des grèves reconductibles. Ainsi un appel académique intersyndical à la grève reconductible a été lancé dans les académies de Bordeaux, Poitiers, Créteil… suivi par de nombreux établissements. De même, des initiatives ont été prises par des collègues courageux dans certaines villes comme Le Havre et Bordeaux.

Comment avez-vous réagi ? De façon bien timide. Votre attitude est révoltante. Il ne sert à rien de récupérer a posteriori les actions engagées en les soutenant du bout des lèvres. Quel découragement doit susciter vos vagues appels de soutien aux initiatives locales ! Nous tenons à vous rappeler les responsabilités qui sont les vôtres. La représentation démocratique vous impose de répercuter la volonté de la base ! L'engagement de service public qui est le nôtre vous engage à défendre un système éducatif solide et juste. Comment pouvez-vous conserver une telle posture devant l'engagement d'une politique généralisée de démantèlement du service public d'éducation nationale ! L'engagement syndical de vos adhérents suppose une véritable volonté de les soutenir dans leurs luttes afin qu'elles aboutissent ! Dans le cas contraire, comment ferons-nous pour maintenir un syndicalisme actif ! ?

Nous vous demandons donc solennellement de cesser de tergiverser et de copiner avec le Ministère et d'appeler clairement et de façon inconditionnelle à une grève nationale reconductible. Dans le cas contraire, vous serez responsable d'un délitement durable du syndicalisme et de l'engagement dans un service public qui fait encore la fierté d'une partie d'entre nous.

Pétition nationale des personnels de l'éducation nationale appelant les syndicats nationaux à lancer une grève reconductible générale pour faire retirer l'ensemble des projets et les lois du Ministère démantelant le service public d'éducation nationale.
Pétition nationale des personnels de l'éducation nationale appelant les syndicats nationaux à lancer une grève reconductible générale pour faire retirer l'ensemble des projets et les lois du Ministère démantelant le service public d'éducation nationale.

Nom - Prénom Qualité Syndiqués ou non (indiquez le syndicat) Signature