En colère !

N 11 -mardi-08-04
Bulletin de la grève reconductible

Pendant les vacances, la mobilisation continue !

Une AG d’une cinquantaine de participants à la Bourse du Travail à Bordeaux ? Pas de quoi fouetter un chat ! Quelques centaines de participants à une manif parents -profs à Bayonne un samedi ? Pas de quoi grimper au plafond...Et pourtant, cette AG a eu lieu le premier lundi des vacances. Et cette manif a eu lieu le premier jour des vacances....Quoi ? Des profs, des salariés de l’Education nationale, mobilisés pendant leurs vacances ? Le bulletin de grève qui sort pendant les vacances ? Eh, oui, cette grève n’est pas comme les autres.

Et même, si nous ressentons tous le besoin de récupérer de la fatigue, d’évacuer la tension nerveuse accumulée pendant ces deux semaines de grève, de recharger les batteries, nous avons tous la grève en tête. Une amie censée être au vert sous les pins des Landes me disait au téléphone : « en fait , on n’arrête pas de parler de la grève. Et en plus, on a fait développer les photos des manifs ».

Et puis, il y a nos copains des autres académies. Après les manifs du 3 avril et les AG qui ont suivi, 14 départements sont entrés dans la grève et pas dans de petites académies : Toulouse, Montpellier, Rouen. Rennes commencerait à « frémir ». Le Jura est parti en grève sur le problème des retraites, d’autres associent lutte contre démantèlement de l’éducation et lutte contre les attaques gouvernementales sur les retraites. Partout, le mouvement dépasse les clivages habituels : primaire, secondaire, enseignement professionnel, c’est tous ensemble que nos copains se réunissent , débattent et se mettent en grève. Comme nous l’avions fait nous -mêmes.

Bien évidemment, la priorité, aujourd’hui, c’est que nous passions le cap des vacances et que le mouvement initié dans l’Education nationale s’étende, se renforce à l’échelle nationale. Les premières nouvelles sont encourageantes mais la situation est encore fragile. Les équipes syndicales, les AG d’établissement, les AG de secteur ont été les principaux acteurs de l’extension de la grève. Les directions nationales n’ont toujours pas fait les gestes attendus pour appeler à l’extension. Peu importe, la grève gagne...

Le fait que la grève se développe dans l’Education nationale au moment même où des centaines de milliers de manifestants ont montré leur opposition aux projets de Raffarin-Fillon contre nos retraites, place notre mouvement dans un contexte particulier. Le jour du 3 avril , le titre d’« En colère » était « défendons le service public de l’Education nationale, défendons nos retraites. » Le gouvernement ne nous donne pas le choix : il a groupé ses attaques en se servant du paravent que lui offre la guerre en Irak. Chirac se dit contre la guerre (pas pour les mêmes raisons que beaucoup d’entre nous) mais il s’en sert pour mener la guerre sociale.

Alors à nous d’organiser la riposte, de l’ensemble de l’Education nationale bien sûr, mais aussi de l’ensemble des salariés. Nous sommes à l’heure actuelle le secteur le plus mobilisé, servons-nous de notre élan pour renforcer notre mouvement et l’étendre aux autres catégories de salariés . « C’est tous ensemble, qu’on est frappés, c’est tous ensemble qu’il faut lutter », c’est un slogan de manif, mais c’est aussi une politique !



La grève dans tous ses états : l’état de la grève

Académie de Bordeaux

Du collectif des professeurs de philosophie de Bordeaux,

ALERTE A TOUS LES PROFESSEURS DE PHILOSOPHIE

Ce n’est pas sans stupeur que tous les professeurs de philosophie de l’Académie de Bordeaux ( titulaires sur postes et titulaires sur zone de remplacement ) ont été convoqués par la Direction des Relations et Ressources Humaines ( D. R.R.H. ) à un stage étrangement intitulé Information sur le dispositif de carrière ».

Une première réunion de présentation a eu lieu le 25 mars 2003 à Talence pour les départements de la Dordogne, de la Gironde et du Lot-et-Garonne ; une deuxième réunion s’est tenue le 02 avril 2003 au lycée de Borda à Dax.

Lors de ces réunions le dispositif fut présenté comme un moyen de résorber un sureffectif de T.Z.R., sans qu’aucun bilan d’ensemble des besoins réels pour la rentrée 2003-2004 ne soit exposé. Rien ne fut dit en particulier du dispositif de rigueur mis en place par le Rectorat pour la rentrée prochaine à titre « expérimental » et sur ses conséquences rapportées aux besoins et aux effectifs. Plutôt que de prendre ses responsabilités et de trouver par elle-même des solutions au sureffectif affiché, cela dans le seul cadre des règlements en vigueur, l’administration se permet de solliciter tous les professeurs d’une même discipline pour qu’ils résorbent par eux-mêmes le problème annoncé.

Il s’agit rien de moins que d’appeler, sur la base d’un volontariat aux contours juridiques bien flous, les professeurs de philosophie à enseigner une autre discipline, à occuper un poste dans l’administration ou à quitter purement et simplement la fonction publique ! Une reconversion serait acquise au terme d’un dispositif comprenant trois entretiens individualisés appelés « entretien individuel de positionnement », « sensibilisation à d’autres fonctions, métiers ou disciplines » et « parcours de professionnalisation ».

De tels entretiens, qui correspondent à ce qu’on désigne en droit du travail comme des bilans de compétence, seraient assurés par des cabinets privés spécialisés en la matière, en partenariat avec le Rectorat, ce qui est attentatoire à nos statuts et contraire au droit en vigueur. A Bordeaux la très grande majorité des professeurs a refusé de se plier à pareil processus, et de remplir les fiches de renseignements destinées à préparer ces entretiens.

A Dax tous les professeurs ont décidé de quitter collectivement la séance après avoir fait lecture d’une lettre commune de protestation adressée au Recteur.

Tous ces collègues estiment que ces convocations et ces propositions sont totalement inacceptables et se placent dans un déni de nos statuts de fonctionnaires d’Etat, comme de tout ce qui réglemente dans les textes en vigueur nos carrières, leurs critères d’évaluation et leur évolution. Il s’agit, en outre, pour ce qui concerne les bilans de compétence, déguisés en entretiens divers et anodins, de pratiques relevant du secteur privé, et régies par le droit du travail. Or en pareille matière, à supposer qu’elle puisse être compatible avec la Fonction publique d’Etat, il s’agirait d’un déni du droit du travail, la confidentialité de pareils entretiens n’étant pas respectée en raison du partenariat, tout à fait illégal, avec l’ employeur. De tels procédés ont été déjà employés à l’encontre de collègues T.Z.R. d’ autres disciplines, en particulier de professeurs de disciplines technologiques dans l’Académie de Bordeaux en octobre 2002. Cela laisse augurer d’une tentative concertée de transformer les modes de gestion des carrières de tous les professeurs titulaires sans distinction de disciplines, dans le cadre des 2 expérimentations décrétées par l’ administration pour cette même Académie, avant de les étendre à toutes les Académies. Nous nous inquiétons toutefois du fait que pour la première fois un tel protocole soit proposé par voie de convocation à tous les professeurs d’une même discipline et tout particulièrement de la nôtre.

Nous appelons tous les professeurs de philosophie l’Académie de Bordeaux, en particulier ceux qui n’ont pas été aux premières réunions d’information, à refuser d’envoyer par retour de courrier la fiche de renseignement jointe au dossier qui va leur être prochainement adressé et à ne pas se rendre aux entretiens.

Nous appelons tous les professeurs de philosophie de toutes les Académies à se montrer très vigilants et à prendre contact avec le Collectif des professeurs de philosophie de l’Académie de Bordeaux, qui vient de se constituer le mercredi 02 avril 2003 à Dax, suite à l’action collective des professeurs des départements des Landes et des Pyrénées atlantiques.

Ce collectif se réunira en Assemblée générale à Bordeaux le samedi 26 avril 2003, dans un lieu qui reste à préciser.

Dans l’attente prière de contacter les collègues dont les noms suivent, qui relaient les informations pour chaque département :
- 24 : Gilles Clamens : gilles.clamens@wanadoo.fr
- 33 : GaetaneLaurentDurban:gaetane.laurentdarbon@club-internet.fr
- 40 : Serge Carfantan : sergecar@club-internet.fr
- 47 : Marianne Thomas : marianne.mario@infonie.fr gaetane.laurentdarbon@club-internet.fr
- 64 : Christophe Puyou : christophe.puyou@wanadoo.fr


De Georges,
Nouvelles de Pau et du Béarn

La manifestation du 3 avril a rassemblé 15000 personnes . Il faut remonter à 1995 pour retrouver une mobilisation d'une telle ampleur. La dynamique du secteur Education Nationale a joué à plein après deux semaines de grève reconductible.

Le même jour à 17h30 Amphi 600 de la Fac de Droit una AG interprofessionnelle a rassemblé environ 150 à 200 salariés (majoritairement du secteur Education Nationale ). C'est un peu décevant quand on sait que les AG des grévistes de l'Education Nationale réunissaient chaque jour 150 Grévistes.

Des syndiqués FSU , CNT et des non syndiqués sont intervenus pour mettre à l'ordre du jour la nécessité de la grève générale Public - Privé et pour interpeller les confédérations nationales . Des responsables des confédérations FO et de la CGT ainsi que des responsables du SGEN-CFDT et de SUD Télécom sont aussi intervenus. Les interventions de responsables syndicaux FO et CGT ( le secrétaire départemental , un responsable CGT du bassin de Lacq ...) illustrent bien que les directions des grandes confédérations syndicales des salariés du Public et du Privé ( c'est aussi le cas des directions de nos syndicats nationaux ) ne semblent pas vouloir franchir le pas en avant que serait la mise à l'ordre du jour de la grève générale interpofessionnelle , autour de revendications unifiantes sur les retraites , l'emploi et sur le retrait des projets scélérats sur les statuts des personnels de L'Education .

Nous restons mobilisés !

Prochaine AG des grévistes en vacances
JEUDI 10 AVRIL 17H SALLE 707 Complexe de la République PAU


De Michèle,
Nouvelles de Bayonne

Samedi , premier jour de vacances pour les lycées -collèges mais pas de vacances pour la manif à l'appel de la FCPE . Décidée mardi , un vrai coup de poker !Nous étions un petit peu inquiets .Mais malgré l'épuisement réel et le soleil estival , nous étions un millier à défiler dans les rues de Bayonne . Sous les fenêtres de Grenet , notre député -maire , qui a voté la loi scélérate contre les MI/SE , les collègues de Tarnos ont chanté plusieurs couplets de leur cru qui disaient tout le bien qu'ils pensaient de ces réformes Et puis plus moyen de se séparer .On se rappelait notre première manif du lundi 24 , à peu près 300 personnes et on était contents !

On a discuté de nos vacances et du tour de France que l'on ferait avec nos tracts , nos affiches collées sur la vitre arrière de la voiture et notre expérience de grève reconductible Ca circule vite les idées ! . L'AFCPE nous donne tous les jours des leçons d'enthousiasme et a de belles perspectives pour la rentrée.

Bises à tous, on y croit et on veut gagner.



Calendrier de lutte dans l’académie

Réunions pendant les vacances :

-jeudi 10 avril à 18h à la salle 105 de la bourse du travail
-mardi 15 avril à 18h à la salle 105 de la bourse du travail
-jeudi 17 avril à 18h à la salle 105 de la bourse du travail

Actions pendant les vacances :

-délégation intercatégorielle le 09 avril de grévistes de l’académie dans une AG de grévistes de Toulouse

-samedi 12 avril : diffusion d’un tract des salariés en grève de l’Education Nationale rue Sainte Catherine à Bordeaux en direction de la population. RDV 11h place St Projet.

-action carte postale : il a été décidé d’envoyer une carte postale au Recteur et au Ministre pour signifier clairement que les vacances n’altèrent en rien notre mobilisation contre leur projet de démén telement du service public d’éducation.

Texte possible : « En congé mais très mobilisé ! »

Signature : « un ATOSS, un prof, un surveillant... de telle ville »

Adresse :
M Le Recteur, rectorat de Bordeaux
5 rue Joseph de Carayon Latour
BP 935 Bordeaux Cedex

M Le Ministre
Ministère de l’Education Nationale
110 rue de Grenelle
75357 Paris Cedex 07



La grève dans tous ses états : l’état de la grève

Autres académies

De Olivier,
Nouvelle de l’académie de Rennes

Début de frémissement dans le Finistère. Après des atermoiements consécutifs au 3 avril nous avons pris l'initiative de réunir les personnels (ATOSS et enseignants) sur Brest en réunion inter établissement. Il a fallu jeudi et vendredi pour gagner cela! De cette réunion est sorti un appel à la grève reconductible dont le texte est similaire à celui d'Angers.

Ce sont les ATOSS qui sont les plus déterminés. Par ailleurs les syndicat sont quelques souci et ont été surpris par notre décision d'y aller sans attendre que tout le monde se décide. Du coup en intersyndicale départementale cet après-midi les organisations ont décidé de soutenir 'appel à partir de jeudi 10 avril. Au programme, diffusion de l'appel sur le bassin brestois et AG interpro à la Maison du Peuple mercredi à 17 heures.

L'idée de prendre le relais de l'académie de Bordeaux est bien reprise.

Sur le Morbihan à Lorient il y avait la discussion de décisions de même nature. Ce qui a pesé dans les débats c'est la tentative ratée de décembre dans le département 29 où les personnels massivement mobilisés ont eu le sentiment d'être lâchés très rapidement alors que le mouvement, sous des formes diverses dont la grève, a duré tout le mois.

Maintenant faut que ça pète!

Nouvelles de l’académie de Toulouse

Grève reconduite aujourd'hui à l'AG (lundi 07 avril ) des grévistes jusqu'à vendredi, à peu près 400 personnes. Ce matin une vingtaine de collèges et lycées en grève reconductible en Haute- Garonne, les écoles primaires sont très nombreuses en grève reconductible, fer de lance du mouvement.

Les axes de la grève : décentralisation-privatisation, les menaces qui pèsent sur l'éducation nationale, les retraites...On oppose pas les différentes revendications.

Ce n'est pas toujours simple mais réelle dynamique dans les AG avec volonté de travailler plus avec l'inter-pro, de toucher plus le privé...



Programme de la semaine :

-Rassemblement-manif demain à 14h (mardi 08 avril) AG au mirail

-Rassemblement possible jeudi après-midi manif inter-pro vendredi.

-Ariège : AG à Foix, plus de 200 en AG, dynamique, fer de lance : les atoss, grève reconductible votée jusqu’ à vendredi.



Nouvelles de l’Académie de Marseille

600 à 700 personnes ont voté la grève reconductible en AG

Nouvelles de l’académie de Rouen

Concernant le second degré :

  Vendredi 4.04 Lundi 7.04 Mardi 8.04 autres
Lycée Vallée du Cailly 30 grévistes Reprise des cours grève  
Lycée Flaubert 6 ? ? 33 inscrits  
Fernand Léger (Grand-Couronne) 8 en grève reconductible 8 en grève reconductible 25 inscrits  
Lycée Les Bruyères 30 grévistes 30 grévistes    
Collège Diderot 13 / 31      
Collège Jules Verne       Grève tournante : 5
Collège Paul Eluard   A partir de lundi    
Lycée Marcel Sembat   10 grévistes    
Lycée Queneau Yvetot 25 en grève reconductible      



La grève dans tous ses états : l’état de la grève !

Infos syndicales

APPEL AUX DIRECTIONS SYNDICALES

L’Assemblée Générale des Personnels de l’Education Nationale en grève reconductible -pour certains, les MI-SE, depuis 9 semaines ; pour d’autres, dans les LP, depuis le 24 février ; pour les autres enfin, depuis le 20 mars ou après - réunie à Bayonne le 03/04/03, demande une nouvelle fois aux directions syndicales :
-de donner une information nationale sur les luttes en cours
-de lancer le plus rapidement possible un appel à la grève nationale reconductible de l’Education Nationale, sur les revendications du mouvement, pour le retrait des projets en cours et pour l’ouverture de négociations
L’Intersyndicale ( CGT, FSU ) s’associe à cette demande.
Voté à l’unanimité

Le syndicat SNUipp-FSU

La journée de mobilisation du 3 avril sur les retraites a été massivement suivie. Le nombre de manifestants est plus élevé que celui du 1er février. 66 % des enseignants des écoles étaient en grève hier pour exprimer l’exigence d’une réforme de progrès pour les régimes de retraite et le refus des régressions. Ils ont massivement participé aux manifestations.

De nombreuses assemblées générales se sont tenues. Une forte volonté de poursuivre l’action s’est exprimée. Les personnels présents ont notamment débattu de la nécessité de construire une grève reconductible la plus unitaire et la plus interprofessionnelle possible pour gagner sur le dossier des retraites, proposition avancée par le Conseil National du SNUipp, qui a rencontré un écho favorable. La journée d’hier a également été l’occasion d’exprimer les revendications des enseignants des écoles en matière d’éducation et le refus des mesures de décentralisation de l’Education, porteuses d’une logique de mise en cause du caractère national du service public.

Dans cinq départements, des enseignants des écoles étaient en grève sur ces thèmes depuis plusieurs jours.

Dans 14 départements, des décisions de reconduire la grève le 4 Avril en combinant éducation et retraite ont été prises.
Le SNUipp apporte tout son soutien aux personnels qui sont dans l’action sous les formes qu’ils ont décidées.
Il appelle à développer la mobilisation en l’étendant, la consolidant dans les départements. Il souhaite que l’unité la plus large se réalise.

Dans l’immédiat, il propose qu’un premier relais national d’action unitaire se tienne durant les vacances scolaires.
Des rencontres vont se tenir la semaine prochaine tant au niveau des fédérations de l’Education Nationale le 7, que le 10 avec les confédérations syndicales.
Le Conseil National du SNUipp se tiendra le 16 Avril pour décider des suites nationales de l’action. La FSU réunira également ses instances dans cette période.

CONGRÈS NATIONAL DU SNES - TOULOUSE 2003

MOTION ACTION

Le gouvernement accumule les décisions qui mettent gravement en cause le service public d'éducation et en prépare d'autres qui vont profondément dégrader la situation des fonctionnaires. Depuis le début de l'année,

  • le gouvernement a supprimé 5 600 postes de surveillants et 20 000 aides éducateurs ;
  • il retire l'équivalent de plus de 5 000 emplois d'enseignants, il en redéploie plus de 1 700 entre les académies, il remet en cause le système de remplacement exercé par les personnels titulaires et dégrade les conditions d'exercice des TZR, s'apprête à augmenter le nombre des personnels précaires et à mettre au chômage de nombreux contractuels ;
  • il a mis en extinction le corps des MI-SE et le remplace par un statut à recrutement local ouvert à d'autres qu'aux étudiants, aux conditions de service alourdies et annualisées ;
  • il engage un processus de décentralisation qui ouvre la voie au démantèlement du service public d'éducation par le transfert aux collectivités territoriales de 110 000 salariés de l'Education nationale, Copsy, assistants sociaux, médecins scolaires et TOS, avec l'objectif de dénaturer leurs missions, de diminuer leur présence en établissement, de privatiser une part de ce qu'ils font ;
  • il engage une expérimentation qui mettra en concurrence les établissements publics ;
  • il renonce à lutter contre l'échec scolaire et prévoit seulement de délester nos établissements d'une partie de nos élèves sans leur offrir véritablement la garantie d'une formation diplômante et d'un avenir professionnel dans des emplois stables et qualifiés ;
  • il a amputé les possibilités de titularisation et a renoncé à transformer les crédits en emplois pour titulariser ;
  • il s'apprête à augmenter le service en responsabilité des stagiaires Iufm au mépris de leur formation et à faire des Iufm des écoles professionnelles sous tutelle ;
  • il refuse d'ouvrir quelque négociation que ce soit sur aucun des sujets qui préoccupent les personnels.
  • Les décisions qui se préparent sur les retraites sont catastrophiques. S'inscrivant dans une logique de régression pour tous, elles visent à allonger le nombre d'annuités requises pour obtenir une retraite à taux plein ; elles veulent introduire une décote pour ceux qui voudraient partir à 60 ans sans les annuités requises et envisagent un calcul du taux de remplacement sur une durée de référence beaucoup plus longue que les derniers salaires ; cet ensemble pourrait se traduire par une diminution qui pourrait aller jusqu'à 25 % du montant actuel des pensions et encouragerait le recours aux fonds de pension.

    Le congrès considère qu'il s'agit d'attaques très graves qui compromettent notre métier, nos statuts et l'avenir des jeunes.

    Au plan de la Fonction publique aucune négociation n'est ouverte sur aucun sujet. C'est le blocage, voire des perspectives de régression sur les salaires, le temps de travail, les effectifs et la résorption de la précarité et se profilent des remises en cause statutaires très importantes. Le congrès du SNES condamne les projets annoncés par Raffarin le 3 avril de référendum local dès lors qu'il décidera de modifier les principes de l'organisation administrative et politique d'une partie du territoire national. Malgré la réforme constitutionnelle notre République reste "une et indivisible" et tout référendum relatif au principe d'organisation territoriale ne peut donc qu'être national.

    Le congrès du SNES rappelle les demandes urgentes :

  • Restituer les emplois supprimés,
  • Conserver et améliorer le statut des MI-SE, retirer le texte d'assistants d'éducation, créer les emplois statutaires sur les missions des emplois-jeunes et ouvrir des perspectives aux emplois-jeunes,
  • Annuler le transfert de tous les personnels dont l'annonce a été faite et conserver une éducation réellement nationale et plus soucieuse d'égalité,
  • Engager une réforme améliorant réellement la formation des maîtres, recruter et pré-recruter les personnels nécessaires et résorber la précarité.
  • Pour une école qui fasse progresser les qualifications et ne laisse personne au bord du chemin.

    Le Congrès rappelle que le SNES avec le FSU ne transigera pas sur la retraite à taux plein à 60 ans, avec au moins 75 % du traitement brut indiciaire et 37,5 annuités, n'admettra aucune remise en cause du code des pensions et demandent l'ouverture rapide de négociations salariales.

    Depuis la rentrée, l'inquiétude et la colère suscitées par ces annonces et ces menaces ont conduit à une mobilisation unitaire importante des personnels dès le 24 septembre, le 17 octobre, le 8 décembre, le 28 janvier, le 1er février, le 18 mars et dans de nombreuses actions catégorielles qui durent depuis des mois.

    La journée de manifestation et d'arrêts de travail du 3 avril pour les retraites à l'appel des confédérations et fédérations CGT, CFDT, FO, UNSA et FSU et de toutes les fédérations de fonctionnaires à l'exception de la CFDT a connu un grand retentissement. Les fonctionnaires s'y sont tout particulièrement impliqués puisque plus du tiers des fonctionnaires étaient en grève soit plus de 500 000 grévistes. Les manifestations ont réuni 600 000 personnes en progrès par rapport à la précédente manifestation du 1er février sur les retraites. La participation dans le second degré a été de plus de 50%, soit à un niveau identique à la grève réussie du 17 octobre. Elle a été particulièrement importante dans les académies et les départements les plus mobilisés.

    Le Premier ministre a pour toute réponse annoncé à l'issue de cette journée qu'il « irait au bout de la réforme engagée »,qu'il poursuivrait la baisse des impôts et qu'il considérait qu'il y avait trop d'enseignants.

    Face à la gravité des attaques gouvernementales la nécessité de passer à un niveau supérieur de la mobilisation reste absolument indispensable. C'est pourquoi le Congrès confirme l'appel qu'il a lancé à la profession le 31 mars.

    Il faut aujourd'hui rassembler plus largement, mettre dans l'action davantage de collègues, faire converger les luttes vers une action élargie et durable, engageant la masse des personnels et la plus unitaire possible.



    Le Snes poursuivra son action en restant totalement investi sur l'ensemble des questions éducation, décentralisation et retraites.

    Le Congrès soutient les établissements en lutte et appelle à étendre partout et dès maintenant les grèves reconductibles déjà décidées dans plusieurs académies afin de contribuer à construire le large mouvement d'ensemble qui est indispensable.

    Il estime en particulier nécessaire de maintenir la pression maximum, dans le cadre d'un dispositif national d'action, dans la période de congés scolaires tournants par académie qui vont s'étaler sur les quatre prochaines semaines. Il appelle ses sections S2 et S3 à se saisir de toutes les opportunités, suivant des modalités adaptées à la situation locale et permettant de donner tout l'écho nécessaire aux problèmes que posent la décentralisation. Il les appelle également à faire converger toutes les actions contre le transfert des Co-Psy (missions et des personnels), pour le maintien et l'amélioration du statut de MI-SE, et contre les conditions de préparation de la rentrée : temps forts avec journées d'actions, de grèves et de manifestations. Le S4 donnera un cadre national à ces actions en en faisant régulièrement le bilan et en informant les médias.

    Dans ce cadre les CO Psy poursuivront la campagne d'information et d'explication et renforceront les actions engagées dans leur secteur. Le SNES appelle les enseignants à développer avec les CO-Psy les actions les plus adaptées pour créer un rapport de force suffisant pour empêcher les transferts et conserver le caractère national des missions.

    Concernant les personnels en charge des missions de remplacement, le Snes organisera l'action pour le réemploi de tous les non titulaires (MA, Contractuels et vacataires) et contre la dégradation des conditions d'affectation et de travail des TZR et des non titulaires.

    La journée nationale d'action du 1er avril dans les IUFM a témoigné de l'inquiétude profonde des personnels et des usagers. Le gouvernement a confirmé son intention de présenter ses projets au Conseil des Ministres du 9 avril. Dans ces conditions, le SNES demande l'ouverture immédiate d'une réelle négociation sur les grands enjeux du dossier et appelle les personnels à poursuivre et amplifier la mobilisation unitaire dans les IUFM ;

    Concernant l'évaluation des TPE et les capacités expérimentales, le ministère commence à reconnaître la résistance de la profession et annonce un bilan de ces épreuves. Pour peser sur ce bilan et, au delà de l'action juridique en cours et du dépôt imminent des pétitions, le Snes appelle les collègues et les S1 à poursuivre leur lutte contre les textes qui organisent le contrôle local pour les TPE et les disciplines expérimentales : protestations collectives et individuelles dans les commissions d'harmonisation et les jurys terminaux(relevé des manquements et des dysfonctionnements),

    Le Snes appelle au refus de l'expérimentation de l'autonomie des établissements et de la globalisation des moyens prévus par la circulaire de rentrée. Pour mettre en oeuvre le mandat que le congrès national s'est donné sur la suppression des IDD et la "restitution des heures aux disciplines qui ont été mises au plancher", le SNES propose des mots d'ordre permettant à tous les collègues de se battre dans le même sens dès maintenant. Afin d'assurer la cohérence et d'appuyer sa revendication d'horaires nationaux fixes, il propose une répartition des heures récupérées par la suppression des IDD, afin de restituer les temps d'enseignement amputés en français, mathématiques, histoire-géographie, LV1

    Le Congrès confirme la volonté du Snes d'inscrire sa démarche et celle de la FSU dans l'unité au plan de l'Education avec les fédérations de l'Education, au plan de la fonction publique avec les fédérations de fonctionnaires et au plan interprofessionnel avec les confédérations.

    Les fédérations de l'Education se rencontrent lundi 7 avril. Le Snes considère que cette réunion devrait déboucher sur un nouveau calendrier de temps forts centré sur les problèmes de l'éducation et de la décentralisation avec dès le début du mois de mai, grève et manifestation nationale ou régionales. Cette réunion doit aussi être l'occasion de mettre en débat la grève reconductible

    Sur les retraites, le Snes entend poursuivre la mise en œuvre de la stratégie suivie depuis janvier : recherches des convergences et actions public-privé, tout en affirmant la spécificité de nos revendications de fonctionnaires. Les 7 confédérations et fédérations se rencontrent le 10 avril. Le Snes estime que la réunion devrait déboucher sur une nouvelle date de grève interprofessionnelle la plus proche possible et sur une décision de faire du 1er mai 2003 une date de mobilisation nationale unitaire exceptionnelle contre les projets du gouvernement. Dans l'hypothèse où le calendrier des annonces ministérielles sur les retraites serait resserré, la date de cette mobilisation devrait être évidemment avancée. Le Snes s'associera aux mobilisations contre les mesures visant l'allocation personnalisée d'autonomie qui constituent une régression insupportable pour les personnes agées.

    Le Congrès considère qu'il fut aller encore plus loin dans le travail de conviction des collègues au sujet des retraites. Le Snes donnera une nouvelle dimension à sa campagne d'information et de débats avec la profession.

    Il décide en même temps d'entreprendre une campagne offensive de sensibilisation auprès de l'ensemble des personnels et de l'opinion publique sur la décentralisation en en mettant bien en évidence toutes les conséquences pour le service public et les jeunes :

  • Tract en direction des personnels
  • Tract en direction des parents
  • Publicité large sur les actions spécifiques CO Psy
  • Organisations de réunions dans un maximum d'établissements
  • Il proposera à la FSU et à l'ensemble de ses SN de mener cette campagne dans un cadre fédéral, voire au delà, en mutualisant les forces et les séquences de diffusion de chacun pour plus d'efficacité.



    Le syndicat SNASUB

    MOTION DE LA C.A.N DU 02 AVRIL 2003

    La commission administrative nationale du SNASUB, réunie le mercredi 02 avril 2003, face à la cohérence et à la gravité de la politique mise en œuvre par le gouvernement qui vise à un véritable recul de société, par l’accroissement des inégalités, la privatisation des entreprises publiques, la remise en cause des services publics, le recul de la protection sociale, les attaques contre le régime des retraites, la décentralisation, appelle les personnels à franchir un nouveau seuil dans la construction d’une action élargie et durable dans un cadre unitaire pour exiger que le gouvernement retire ses projets sur la décentralisation, les retraites, la santé…

    Cette action doit prendre des formes adaptées y compris la grève reconductible.

    Texte voté à l’unanimité moins 1 refus de vote.




    La grève dans tous ses états : l’état de la grève

    Cybergrève

    A tous les copains qui nous écrivent et qui nous recoivent, désormais pour nous envoyer toutes vos infos sur la grève, nous avons mis en place une nouvelle boite e-mail :

    bulletin.encolere@voila.fr

    A ceux qui veulent s’informer et compléter leurs infos, voilà quelques adresses utiles :

  • saintdenisengreve.ifrance.com
  • reseaudesbahuts.lautre.net
  • www.copsy-ouvaton.org
  • www.disnon.com