En Colère !
N° 32 – mercredi 11 juin
Bulletin de grève des salariés de l’Education nationale
Tenons
bon !
« Ils
ne savent pas comment sortir du conflit. Je veux bien négocier, faire de
petites concessions mais ne pas lâcher sur l’essentiel ». Ces propos de Raffarin sont rapportés par le « Canard
Enchaîné » de la semaine. Si Raffarin se trompe sur notre état
d’esprit, il résume parfaitement ce que nous pensons des « petites
concessions » qu’il a faites. Petites concessions que nous
accueillons avec plaisir de la part de ce gouvernement qui prétendait ne négocier
sur rien et ne céder sur rien. Il a bien fallu qu’il cède un petit peu et
nous l’apprécions d’autant plus qu’on se l’est bien gagnée, la
« petite concession » !
Mais
bien sur, rien de ce qui nous a
poussés à entrer dans ce conflit n’est réglé et pour cause ! Nous,
c’est « l’essentiel » dont parle Raffarin qui nous intéresse !
C'est-à-dire battre en brèche les projets libéraux de ce gouvernement,
changer le rapport de forces.
Raffarin
campe donc sur ses positions. Il continue le scénario prévu à l’avance :
semblant de négociations avec des confédérations peu farouches et passage
sans heurt au Parlement tout acquis à sa cause du projet Fillon.
Ce
scénario là, nous l’avons sacrément bousculé ! Nous les avons
contraints, les uns et les autres, à revoir leur partition. Le mouvement de
l’Education nationale, sa ténacité, sa détermination, sa contagion ont fait
du mouvement social un convive qui n’était pas attendu à leur table !
Nous avons été et nous sommes encore des empêcheurs de « consensuer en
rond » !
Au
point que ce pouvoir doit sortir ses flics (Sarkozy joue les négociateurs
pendant que les « mouch charbon » comme disent nos copains Réunionnais,
matraquent à la Réunion, à Calais, à l’Opéra Garnier hier soir), qu’il
utilise de façon éhontée les médias à sa botte, qu’il perd de sa
popularité (pourcentages élevés de soutien aux grévistes, baisse de
popularité sensible de Raffarin et de Chirac).
A
chaque journée d’action, notre mouvement entraîne dans la rue un nombre
impressionnant de manifestants. Et encore, nous nous « essoufflons »,
nous « perdons du terrain ». Qu’est ce que ce serait si
nous étions en pleine forme !
Bien
sur, nous savons que pour atteindre nos objectifs, le retrait de la loi sur la décentralisation
(pour le moment renvoyée à dix mètres, comme on dit au rugby) et le retrait
du projet Fillon, il nous faudrait passer une vitesse de plus. Il nous faudrait
nous affronter directement à ce Parlement mal élu et docile aux injonctions du
MEDEF.
Le
spectacle que nous offre le débat parlementaire révèle quel écart existe
entre le pays réel qui manifeste, qui fait grève, qui proteste et qui lutte et
cette pantomime que nous offrent les « représentants du peuple ».
« Bouffons » diraient certains de nos élèves à la vue de leurs
psychodrames, de leurs querelles ridicules qui masquent mal un accord de fond
sur l’essentiel : le passage à quarante annuités pour le public et
l’acceptation des mesures Balladur que l’opposition actuelle n’avait pas
remises en cause lorsqu’elle était au pouvoir.
Que
nous faut-il donc faire pour qu’ils reculent ? Nous connaissons tous la réponse :
paralyser la vie sociale et économique, faire ce qu’ont fait nos prédécesseurs
en 68, pour ne pas parler de 36.
Cela
se heurte à deux obstacles. Le premier, c’est que ceux qui sont censés nous
mener à la bataille n’en veulent pas : aucune visibilité ni des
objectifs, ni surtout des moyens de les atteindre et des étapes qui nous
permettraient de les mettre en oeuvre.
Le
deuxième, c’est qu’en plus de 20 ans de recul devant les mesures libérales
des gouvernements de tous bords, de domination pendant toute cette période de
la pensée libérale ou social libérale, il n’est pas toujours facile de
retrouver le chemin de la lutte et de la grève pour beaucoup de catégories de
salariés, notamment dans le privé
.
Mais
au moins notre mouvement sert d’électrochoc et met tous les problèmes sur la
table.
Et depuis des mois, nous avons été tellement surpris par ce
que nous étions capables de faire, que nous ne sommes peut-être pas encore au
bout de bonnes surprises….
Des
nouvelles de l’académie de Bordeaux
De
Marianne des nouvelles de Pau
Pau : ce
10 juin.
9 h 30 : AG Lycées ( St John fortement présent, Barthou, St Criq,
Mourenx et des Lycées professionnels)
En ce qui concerne le bac, le consensus se fait sur : rien pour bloquer ou
boycotter, mais respect du droit de grève . Rédaction d'un communiqué dans ce
sens. Présence souhaitée devant les Lycées jeudi matin avec banderoles.
Manif combative de 15 000 personnes, présence importante du privé.
AG interpro : La mobilisation s'étend, et la plupart des interventions
vont dans le sens d'un durcissement du mouvement.
Interventions des secteurs, propositions d'actions en direction des élus,
blocages divers proposés, avec le besoin de montrer plus de détermination
que les manifestations habituelles. Calendrier et Proposition de blocage
de la ville de Pau jeudi (voir plus loin)
AG éducation : à la suite de l'interpro, une AG éducation s'est tenue.
Il a été débattu du blocage de la ville pour jeudi compte tenu du Bac. Deux
positions sur ce point, finalement il est décidé de demander à l'interpro de
ne bloquer les entrées de la ville qu'après 7h 30, heure où les candidats de
philo doivent déjà être dans leur centre d'examen.
Calendrier
:
Jeudi 12 juin : rendez vous à 7h au parking du zénith
(avec voitures) pour une action de blocage de la ville.
11 h manif place de Verdun
15 h AG interpro parc des expositions
21h (?) Soirée débat puis festive Place de Verdun ou à préciser...
J'espère que je n'ai rien oublié.
De
Claude, une motion votée à l’AG de Bayonne
MOTION
Nous n’acceptons pas le
transfert des personnels TOS.
Nous rappelons nos prises de
position antérieures : retrait du projet de décentralisation, retrait de
la loi sur les assistants d’éducation, retrait du projet Fillon sur les
retraites. Ce sont les préalables à toute négociation.
C’est sur cette base que
nous continuons notre mouvement.
Et c’est le mandat que nous
donnons une nouvelle fois à nos directions syndicales.
Votée
à l’unanimité (une centaine de présents) par l’Assemblée Générale des
personnels de l’Education Nationale réunie à Bayonne le 11 juin 2003.
De
Pierre, des nouvelles du 47
Journée
du 10/06 dans le 47 : AG enseignante à 9h (100) : vote de la grève pour le 12
juin sans appel au boycott du Bac. AG interpro avec EN,l'Equipement et cheminots
à 10h : décision de mise en place d'une coordination des secteurs en lutte (délégués
désignés par AG de secteurs).
L'après-midi,
manif à Agen : 1500-2000 personnes tous secteurs confondus : Décision
"d'encercler" la Préfecture en demandant à y entrer : portes fermées
sauf une petite porte au fond : des manifestants forcent l'entrée : une partie
de la manif envahit les jardins de la Préfecture (des manifestants sebaignent
dans la piscine du Préfet : il fait 37° !), s'installent sur les
pelouses
et ressortent par une autre porte, l'autre continue vers le MEDEF qui est
"décoré". Le Préfet a décidé de porter plainte pour
"violation de
domicile".
A 18h, AG
interpro à l'appel de l'UD-CGT : une 100 : débat sur l'articulation entre
manif et opérations "coups de poing", majorité desprésents
favorables à des actions plus dures, sur l'extension de la grève,
sur les
rapports entre les AG interpro, les intersyndicales, la coordinationet les UD....
Ont
reconduit la grève en AG : les cheminots, l'équipement, le Trésor...
Nouvel
appel à la grève des UD pour le 12 juin.
Des
nouvelles des autres académies
D’Olivier,
des nouvelles du Finistère
Quelques
infos Finistériennes.
Aujourd'hui
plus de 20 000 manifestants dansle département avec environ 10 000 à Brest
sans l'ombre de la CFDT. Des bonschiffres de grévistes dans certains secteurs
qui sont des bastions CFDT (ex 63% chez les ouvriers à l'Arsenal, 58% dans les
autres secteurs première grève sans la CFDT...).
Une
mobilisation en très nette baisse dans l'EN mais malgré tout les mêmes
chiffres de manifestants. Ce qui signifie une mobilisation bien plus large dans
le privé. Nous avons recensé plus de 90 boites qui appelaient.
Les
cheminots ont reconduit. Le dépôt de Brest et aussi tous les dépôts
jusqu'à
Rennes.
Grève
suspendue à la Mairie avec des chiffres importants de grévistes pour
une
suspension (80% de grévistes à la répurgation). Appel à la grève pour le 12
dans ce secteur. Faible grève à la Poste.
La
FSU organise pour aujourd'hui le 11 et le 12 une Université du mouvementsocial.
Aujourd'hui, 40 participants qui ont longuement débattu du rôle des médias et
notamment du Télégramme de Brest dans le mouvement.
L'AG
brestoise du 1° degré a réuni 250 personnes ce matin. Le collectif de ce soir
(délégués du 1°degré + 2 degré plus ATOSS etc et visiteurs interpro) a réuni
200 personnes.
Le
collectif a reconduit la grève. Il appelle à une action avec la CGTdemain
(manif vers l'UMP).
Le
compte-rendu des rencontres EN/gouvernement a été fraîchement accueilli.
En
bref, on entame notre troisième mois de grève demain dans une situation assez
difficile. Le calendrier est calé jusqu'à vendredi .
C'est
encore jouable mais il faut que cela soit vite maintenant.
Bonne
lutte à tous et toutes,
Salut
Olivier
(de Brest).
De Jean Claude, des nouvelles du Mans et de la Sarthe
(72)
Très grosse manifestation ce jour (10 juin) au Mans entre 25
et 30 000 personnes, un cortège de l’Education nationale encore très
impressionnant. Ces chiffes , validés parla presse sont supérieurs à ceux du
13 mai./
A l’issue de la manifestation, l’interpro a appelé à
reconduire la grève au jeudi 12 avec une nouvelle manifestation.
600 personnes de l’Education nationale réunies en AG au début
avant que notre AG ne devienne interpro avec les cheminots, les impôts, les
postiers qui sont venus. Toutes les interventions ont souligné le point
critique de la situation. C’est maintenant que cela doit s’élargir, vers la
grève générale. M^^me si 5 semaines de grève, ça pèse, il est hors de
question de lâcher.
La grève a été reconduite pour mercredi et jeudi (unanimité
moins 26 abstentions et 1 refus de vote). l’AG a décidé de proposer à
l’intersyndicale interpro le principe de blocage économique et politique du département
pour jeudi matin comme démonstration de notre légitimité sociale. C'est-à-dire
blocage des transports, des différentes directions départementales représentant
l’Etat , des grosses entreprises privées.. IL n’y a pas assez de flics pour
intervenir sur les différents sites. Cette demande est adressée aux différentes
confédérations et fédérations pour que cela se mette en place partout au
plan national (c’est la version pratique de l’appel à la grève générale)
.Paralyser durablement le pays pour faire plier le gouvernement.
Des nouvelles de Rouen ….par l’AFP
ROUEN,
11 juin (AFP) - Aucun bus ne circulait dans l'agglomération de Rouen mercredi
matin à la suite d'un blocage du dépôt par une centaine de fonctionnaires grévistes
qui veulent inciter les traminots à rejoindre le mouvement, a-t-on appris de
source syndicale.
Ces grévistes, qui se réclament d'un Comité de liaison interprofessionnel
rassemblant des cheminots, des enseignants, des hospitaliers et des postiers,
ont allumé vers 04H30 des feux de palettes devant les entrées du dépôt. Les
chauffeurs de bus n'ont pu prendre leur service qui commence à 05H30.
Cette action n'affecte pas les lignes de métro dont les véhicules dépendent
d'un autre dépôt.
Les manifestants, qui avaient déjà occupé mardi soir la salle du conseil
municipal de Rouen, ont prévu de cesser leur mouvement dans la matinée.
De Christine de l’Académie de Rouen
Nous avons
reçu notre dotation en poste d'assistant d'éducation au collège Louise Michel
(Saint-Etienne du Rouvray). Heureusement nous sommes classés en ZEP. Cela nous
donnait le droit fut un temps à 11 aides-éducateurs. Pour l'année prochaine
ils seront remplacés par 0,5 assistant d'éducation. Soit 1/2 poste à la place
des 11. Et si on se mettait en grève ? C'est ce qu'on fait depuis le 6 mai avec
l'aide et le soutien des parents... Alors que faire de plus ? Continuer !!
>
Courage à tous.
>
Christine
A
propos des violences policières place de la Concorde et à l’Opéra
Beaucoup
de mails pour expliquer ce qui s’était passé sur place souvent envoyés
par des collègues qui étaient présents.
De
Loic
Voilà
ce que je sais des évènements de ce soir place de la Concorde et à l'Opéra
garnier.
Lors
du journal de 20h00, Pujadas a présenté une après-manifestation un peu
mouvementée (images à l'appui, où l'on voit une place quasi-déserte où
quelques individus jettent des objets sur les CRS), quelques
"casseurs"ayant décidé d'en découdre avec les forces de l'ordre présentes
poursécuriser les alentours de l'Assemblée. Il a bien fait le distinguo(distingo?)
entre manifestants pacifistes et casseurs.
Voilà
pour la version de france2.
Mais
la réalité est tout autre (ce qui suit m'a été raconté par un ami digne de
confiance présent sur les lieux et confirmé par les informations de Serge).
Vers
20h00, les manifestants qui continuaient d'arriver sur la place de la Concorde
(les derniers sont arrivés cers 21h00) ont été accueillis par des grenades
lacrymogènes, ce qui a eu pour effet immédiat de les faire reculer.
C'est
pourquoi on ne voit personne sur la place au journal de france2, alors que les
manifestants étaient encore en grand nombre autour de la place et que la
manifestation n'était pas encore terminée.
Total
des opérations : les manifestants (et pas des plus extrémistes, des collègues,
comme vous et moi) un peu (beaucoup) en colère répliquent, Certains CRS
sortent des rangs et interpellent une soixantaine de personnes.
Un peu
plus tard, certains des manifestants qui cherchaient à fuir le gaz se rendent
à l'Opéra Garnier pour se protéger et assister à une AG des intermittents du
spectacle. Les CRS interviennent de façon violente, nouvelle bagarre, bilan :
entre 30 et 60 nouvelles interpellations.
A l'heure
actuelle, l'AG parisienne se mobilise afin d'aller demander la libération des
collègues détenus dans divers commissariat de la capitale.
Tout
ceci m'inspire plusieurs réflexions :
-
la police continue de durcir le ton (après la réunion, calais...) et utilise
de plus en plus la violence comme mode de communication avec les manifestants,
qu'ils soient en grand ou en petit nombre. Ceci constitue un signe fort du
gouvernement envers ceux qui contestent sa réforme.
-
utiliser des gaz lacrymogènes afin de libérer une place et clore une
manifestation plus tôt permet de minimiser l'impact des manifestations (un
autre moyen consistant à truquer les chiffres : 37.000 pour Paris alors que les
participants parlent d'au moins 200.000) tout en offrant à ceux qui regardent
le mouvement de l'extérieur une image malsaine de celui-ci, c'est donc tout bénéfice
pour le gouvernement.
ET
TOUT CA AVEC LA COMPLICITE DES MEDIAS, LE REPORTER SUR PLACE A 20H00 NE
POUVAIT
IGNORER QUE DES CENTAINES DE MANIFESTANTS SE TROUVAIENT ENCORE SUR
LA
PLACE AU MOMENT OU IL PARLAIT EN DIRECT.
Un
gouvernement de droite, ce sont des réformes ultra-libérales mais c'est
aussi
une sauvage répression policière à l'encontre de ceux qui manifestent un peu
trop longtemps, bruyamment et avec tant de raisons (qu'ils finiront peut-être
par être entendus un jour) contre ces mêmes réformes.
Mais
parfois le retour du bâton fait plus mal que le coup de bâton lui-même
(j'espère).
Loïc
Une collègue ,
Elodie , a écrit aux médias et notamment à l’AFP :
AFP
Violences policières
Mardi 10 juin, place de la Concorde. De nombreux manifestants
sont encore réunis, progressivement rejoints par les derniers cortèges en
provenance de Bastille. Vers 18 heures, certains improvisent calmement un sit-in
devant les grilles érigées par les CRS, sur le Pont de la Concorde. Ils se relèvent
rapidement, à l’arrivée de nouveaux manifestants. L’ambiance devient un
peu plus tendue : quelques cannettes métalliques et bouteilles en
plastique vides sont lancées par dessus les grillages, au son de « Raffarin
démission ! ».
Vers 19 heures, les CRS envoient sans sommation les premières
salves de bombes lacrymogènes. La situation ne cessera ensuite de dégénérer :
à plusieurs reprises, les manifestants sont la cible des CRS, qui multiplient
les lancés de gaz lacrymogènes, chargent une première fois les manifestants,
tentent de les faire reculer à coup de lances à eau.
Vers 19h30, des représentants des « forces de
l’ordre » commencent à se déployer à droite des manifestants. A 20
heures, après de nouveaux jets de gaz lacrymogènes, les CRS encerclent les
manifestants et les obligent à se replier vers Madeleine. Beaucoup sont en
larmes et exaspérés par ce recours inutile à la force. Vers 20h20, la
Concorde est vide.
Les violences policières se poursuivent néanmoins jusque
tard dans la nuit, obligeant les manifestants à se réfugier à l’Opéra
Garnier. Une trentaine d’entre eux sont interpellés…
Contrairement à ce qu’ont pu affirmer les médias, les
victimes de ces violences n’étaient pas des « casseurs » :
étaient rassemblés place de la Concorde, des personnels de l’éducation, des
parents d’élèves, mais aussi des représentants de diverses professions,
cheminots, postiers, intermittents du spectacle, personnels hospitaliers, etc.
La manifestation aurait pu s’achever dans le calme ;
le gouvernement en a décidé autrement.
Elodie, Professeur
en grève
Les
manifestants interpellés dénoncent la "répression" du gouvernement
SOCIAL-RETRAITES-MANIFESTATIONS - 11/06/2003 21h25 - AFP
PARIS, 11 juin (AFP) - Les manifestants interpellés mardi soir à l'Opéra
Garnier après la manifestation parisienne sur les retraites, qui se sont
constitués en "collectif", ont dénoncé mercredi la
"rafle" à leur encontre qui "s'inscrit dans la poursuite de la répression
active" du gouvernement.
"Cette rafle s'inscrit dans la poursuite de la répression active exercée
par un gouvernement à la sourde oreille et à l'encontre du mouvement social
qui s'amplifie", écrit ce collectif dans un communiqué, constitué dans
la soirée de mardi à mercredi par la soixantaine de manifestants interpellés
à l'Opéra et place de la Concorde.
"Cet évènement non-violent s'est soldé par l'arrestation arbitraire de
60 personnes toutes issues des différents secteurs professionnels, de diverses
associations ou syndicats: postiers, enseignants, cheminots, infirmières,
employés de l'ANPE, RATP, intermittents du spectacle...", affirment-ils.
"Des procédures pour violences ont été entamées contre ces manifestants
- pourtant non-violents - qui ont décidé de se constituer en collectif afin de
faire valoir leurs droits et de s'organiser pour la suite du mouvement",
ajoutent-ils.
Cinquante-sept des 65 manifestants interpellés mardi soir à l'Opéra Garnier
et place de la Concorde devaient être relâchés mercredi dans la soirée,
faute de charges pesant contre eux, a indiqué le parquet de Paris.
Six autres, arrêtés place de la Concorde, doivent être jugés jeudi après-midi
en comparution immédiate au tribunal de grande instance de Paris : quatre pour
violence contre un agent dépositaire de la force publique et deux pour incendie
volontaire, selon le parquet.
Interpro,
tous ensemble, tous ensemble !
Il
y a sur la Communauté urbaine de Bordeaux, plusieurs structures intersyndicales
et interpro qui se sont mises en place.
Christian
, correspondant habituel du bulletin nous raconte comment cela se passe sur
Villenave d’Ornon
Coordination
Interpro de Villenave d’Ornon.
Nous nous sommes réunis pour la première fois le soir du 10 juin en squattant une réunion de parents-professeurs de collège qui a accepté d’être détournée en interpro ! Les difficultés que nous rencontrons pour trouver une salle, délai de 10 jours pour des salles municipales en surbooking ou blocage hypocrite interdisant l’accès des établissements scolaires aux personnes étrangères à l’EN, nous obligent à feinter. La météo aidant, nous serons obligés de nous réunir sur des places publiques (avec de l’herbe), nous y serons aussi plus visibles de la population invitée à partager notre action !
Les 36 personnes présentes, d’origines professionnelles diverses (enseignants, communaux, INRA, ANPE, CONEX, SNCF…), syndiquées ou non, sont d’accord pour regretter les quelques divisions syndicales actuelles et les hésitations ou le manque de clarté de la principale d’entre elles. A l’image des communaux, nous appelons les centrales syndicales à :
- faire l’unité syndicale la plus large possible,
- sur la base de revendications claires (celles que scandent les manifestants)
- sur le mot d’ordre d’action clair exigé par les manifestants : la Grève Générale Interpro jusqu’au retrait des plans Ferry-Fillon-Balladur…
Nous sommes conscients que les réformes (sécurité, décentralisation avant privatisation des Services publics, retraites par capitalisation, santé à deux vitesses…) que nous impose le gouvernement sont liées. Elles font partie d’un projet d’inspiration ultra-libérale (cf les textes de l’OCDE et sur l’AGCS qui circulent) : c’est le choix politique du MEDEF qu’exécute aujourd’hui le gouvernement. Le premier ministre déclare que ses réformes ne sont plus négociables et situe le débat à l’Assemblée seule. La majorité des citoyens, dans la rue et les sondages, exigent qu’il retire tous ses projets ! Il doit le faire et organiser un véritable débat démocratique où des solutions alternatives (elles existent) aux siennes seront proposées à la population. Après le peuple peut choisir la politique ultra-libérale ou une autre…
S’il ne le fait pas, c’est la légitimité politique de son gouvernement et de l’Assemblée élue dans la foulée du hold-up du 21 avril 2002 qui peuvent être remis en cause.
Notre coordination interpro passe à l’action, celles qui sont publiques sont :
- mercredi 11 : une personne nous représente à l’AG de la coordination départementale qui se réunit à 17 heures à la Bourse du travail, y rend compte de notre réunion villenavaise et nous rendra compte à son retour de l’état de la mobilisation,
- jeudi 12 : pique-nique des villenavais à la Place des Augustins à Bordeaux à midi, avant de rejoindre en cortège via la rue Ste-Catherine la manifestation interpro de 13 heures 30 à la Place des Quinconces, une AG de villenavais sera improvisée dans la rue à la fin de la manifestation,
- vendredi 13 : …
- samedi 14 : point rencontre et distribution de tracts au marché de Chambery de 10 heures à midi,
- dimanche 15 : …
- lundi 16 : pique-nique et tracts au rond-point extérieur à la rocade sortie n° 18,
- d’ici dix jours, « Forum-info-débat » dans une salle villenavaise en soirée sur la décentralisation, les retraites, etc… avec une présentation d’ATTAC, accueillant toutes les organisations, ouvert à tou(te)s !
Christian, parent d’élève.
Agenda
de lutte 33
jeudi
12 juin 2003
à
partir de 9 h 30 : rassemblement devant l’Inspection académique
13
h 30 : manif partant des Quinconces à Bordeaux
16
h AG Education nationale ouverte à
l’Interpro amphi Brocas à la Victoire
Vendredi
13 juin :
9h 30 :
Comité Départemental Education Nationale– appel à rassemblement devant la
Préfecture
La FCPE sera invitée à un bref rendez-vous à 9 heures pour faire le
point.
17 h 30 :
Bourse du travail Coordination des AG de secteur
Pique-nique à 12 heures devant le siège de l’UMP (face au
Colbert)